Google I/O 2017 : l’intelligence artificielle et la nouvelle génération des assistants

Thought Leadership
stephane.maguet

Google a présenté lors de la conference Google I/O sa nouvelle philosophie qui met l’intelligence artificielle au coeur de sa stratégie. Notamment grâce à une nouvelle génération d’assistants.


Google IO 2017

Chaque année, au printemps, se tient a Moutain View, Google I/O, la conférence annuelle de Google pour ses développeurs et ses partenaires. Le premier cercle en quelque sorte, qu’il convient donc de choyer. C’est à eux que reviendra la mission de porter les bonnes pratiques “all over the world”. Pour beaucoup, au-delà des Keynotes, c’est l’occasion aussi de rencontrer les acteurs majeurs de l’écosystème google, de tester des solutions ou des outils en avance de phase. C’est aussi l’occasion de faire le pèlerinage et de toucher la terre promise de l’innovation et de la fabrique du futur. Nous y étions pour We Are Social afin d’anticiper les nouveautés et de décrypter les tendances de fond.


Nous n’avons pas été déçus pour cette première. Un campus unique, une organisation parfaite, la qualité des interventions et une pincée de storytelling, font de Google I/O une des conférences majeures du monde digital.


Certaines éditions de Google I/O peuvent paraître moins spectaculaires que d’autres. Et si, cette année, on a pu lire qu’il n’y avait pas eu d’annonces majeures, c’est que Google a préféré se concentrer sur ses avancées réelles plutôt que faire des effets d’annonces destinées à la presse et au grand public. C’est peut-être justement une conférence qui fera date. Probablement en raison de ce nouveau positionnement singulier sur l’IA ou à cause de ces annonces majeures pour la réalité virtuelle et augmentée. Tentative d’explications.



L’intelligence artificielle de A à Z


L’intelligence artificielle de A à Z
Lors de sa Keynote inaugurale, Sundar Pichai, l’actuel CEO, précisait en ces termes la nouvelle philosophie de Google :
“An important shift from a mobile first world to an AI first world”

Ce shift est intéressant à plus d’un titre. D’une part il ne concerne plus un canal, si important fut-il, mais tous les canaux disponibles ; plus un device, mais des algorithmes et des assistants, factorisables à l’infini en fonctions des outils et des services de la galaxie Google.


C’est aussi un signe fort de Google à l’ensemble des industries qui semble dire : “Intelligence Artificielle et deep learning fonctionnent maintenant vite et bien, que ce soit pour optimiser vos processus de production, trier vos photos ou détecter certaines formes de cancer, vous pouvez y aller, le marché est mûr quelque soit votre business”.


Et ce n’est pas Alphago, qui s’est encore illustré cette semaine en battant les meilleurs compétiteurs mondiaux au Jeu de Go, qui dira le contraire.


Google IO 2017 : Alphago

C’est un coup important pour Google qui mets en cohérence son discours et sa vision, tout en gardant sa mission initiale d’organiser l’information. Avec l’IA first, à la fois slogan et stratégie globale d’entreprise, nous entrons par la grande porte dans l’ère de l’IA et des assistants tout azimut. Et on assiste à une véritable distribution transversale de toutes les ressources du deep learning sur l’ensemble des produits et services : de Google home à Google Photos, en passant par Google Lens.



Google Lens, la recherche en mode Camera



La sortie de Google Lens est exemplaire à cet égard. Google Lens est l’extension de la recherche en version visuelle et mobile. Grace à la caméra de votre smartphone, Lens saura reconnaitre une fleur, un livre, un restaurant, et vous faire bénéficier de toute les informations relatives. Cette application qui sortira “plus tard dans l’année” sera d’abord intégrée à Google Assistant, puis naturellement à Google Photos. L’autre promesse de Google Lens est bien sur qu’elle annonce en filigrane l’arrivée chez Google de la réalité augmentée.



Google Home ou la conquête de mon salon


We Are Social Google IO : Google Home

Google Home est l’autre sortie notable pour la fin de l’été en France et dans le monde après une première phase d’expérimentation aux US et au UK. Google Home, c’est Google Assistant en version vocale à la maison. Le but est bien sûr de concurrencer Amazon Echo et de se frayer une place dans votre salon pour adresser l’ensemble de la famille. Ce sera le début des assistants vocaux domestiques si son usage est accepté dans les foyers. En attendant, Google Assistant est disponible sur la messagerie instantanée allo avant la sortie officielle en septembre. Samsung de son côté à lancé fin mars en accompagnement de son S8, Bixby, un assistant multifonctions doté des mêmes fonctionnalités de recherches visuelles…


Pour Google Home, au sommaire des fonctionnalités : le téléphone, afficher des réponses sur écran via Chromecast, musique et services de streaming préférés, et bien sur l’accès a tout l’écosystème google (agenda, mails etc.). Enfin une fonctionnalité intéressante pour créer de la récurrence dans les interactions : la capacité pour Google Home de vous proposer de l’information de manière autonome et proactive et pas simplement de répondre à vos questions.


Chaque participant est reparti de la conférence avec son google Home, une manière plutôt maline à la fois de constituer une communauté de développeurs, d’avoir du feedback rapidement et d’accélérer l’adoption chez les prescripteurs.



Une Nouvelle Génération d’assistants


Google IO 2017 : Google Assistant

A l’avenir nous allons de plus en plus interagir avec des IA et des algorithmes, de manière discrète ou manifeste, qu’on soit online ou pas. Qu’on discute avec sa voiture autonome, son conseiller bancaire ou son Social Network Assistant… On pourrait même imaginer avoir un assistant pour gérer tous nous assistants. Ou avoir des assistants pour gérer notre vie privée ou préserver notre attention. Que serait un ad blocker en version assistant ? Ou encore un dating assistant ? Des questions qui ne sont pas forcement rhétoriques…


Ce qui est sur c’est que dans les prochains mois, si ce n’est pas déjà le cas nous allons devoir apprendre à concevoir ces assistants, à écouter et prendre part à ce nouveau type de conversations. C’est une nouvelle génération d’assistants qui va débuter et qui vont très rapidement donner un coup de vieux à nos Facebook Bot Messenger. On peut se poser la question mais pas sur que cela soit une mauvaise chose…


Aujourd’hui les assistants sont rudimentaires et souvent dédiés à une tache ou à un service. A l’avenir, ils seront vraisemblablement plus complexes et capable d’agir avec pertinences dans plusieurs contextes. Bref, leurs champs de compétences vont probablement s’élargir, leur polyvalence s’accroitre ainsi que le temps passé avec eux.


Ce sera forcement de nouveaux métiers et de nouvelles compétences pour concevoir et designer de manière pertinente ces nouvelles relations entre les hommes et ces machines.


Les marques vont devoir composer avec de nouvelles interactions avec leur communautés et leurs audiences. Ont-elles vraiment le choix ? Dans ce contexte d’accélération incroyable de la puissance des algorithmes, celles qui s’en sortiront le mieux sont celles qui s’y prendrons le plus tôt, et proposeront une relation de qualité, qui fasse sens dans le contexte et ne soit pas intrusive. Un véritable challenge, dont les enjeux seront prochainement abordé lors d’un cycle de conférence sur le sujet à Futur en Seine.


On dit que la diminution est la face cachée de l’augmentation. De la même manière à l’ère des assistants nous devons faire attention de ne pas tomber dans l’assistanat. Pour préserver nos capacités cognitives et la possibilité d’agir sans. De la même manière qu’il est souhaitable d’avoir un bouton Off sur les objets connectés, il faudra des moments et des lieux sans assistants. Bref avoir une relation maîtrisé aux assistants si on veut que le public les accepte de manière pérenne.


JARVIS… ?!


Dans un prochain article nous reviendront sur le faisceau d’annonces concernant les nouvelles réalités durant Google.IO, c’est a dire le positionnement de Google sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Notamment sur les aspects social media.