Débat franco-britannique sur Twitter
Ce mois-ci, mon attention a été attirée par deux publications à propos de Twitter : l’étude réalisée par Sysomos « an In-Depth look Inside the Twitter World » ainsi que les dernières statistiques Hitwise. Ces dernières données chiffrées au sujet de l’outil de micro-blogging le plus populaire du moment ont suscité d’intéressantes réactions de part et d’autre de la Manche.
Revenons-en d’abord aux chiffres. Voici les données-clés que Sysomos met en lumière dans son analyse :
- 72,5% des utilisateurs ont rejoint la communauté entre janvier et mai 2009
- 85,3% des utilisateurs postent moins d’un tweet par jour
- 21% des inscrits n’ont jamais rien posté
- 93,6% des membres ont moins de 100 followers, tandis qu’ils sont 92,4% à suivre moins de 100 personnes
- 5% des utilisateurs génèrent 75% de toute l’activité
- Plus des 50% des tweets sont envoyés grâce à des outils (mobile et web) autres que le site internet Twitter.com, Tweetdeck en tête avec 19,7% de parts de marché.
- La population Twitter est composée à 53% de femmes.
- Parmi les gens qui se disent marketers, 15% suivent plus de 1000 personnes contre 0,29% de la population Twitter globale.
Au final, pas de révélation stupéfiante sur le sujet mais la confirmation d’une intuition : plus on parle, plus on est écouté, plus on est écouté, plus on parle, etc… J’oserais ajouter, avec un peu d’humour, que la chose véritablement positive ici est que nous, agences, sommes maintenant nantis de nouveaux chiffres qui viendront significativement étayer nos présentations-clients pour le plus grand bonheur des annonceurs.
Plus sérieusement, Frédéric Cavazza chez les Français reste très mesuré quant à l’importance qu’il faut porter à Twitter. Il nous précise en effet que l’audience Twitter est bien trop faible pour être prise en compte et qu’elle n’est absolument pas représentative de la population française, ni même de la blogosphère selon lui, mais qu’il convient de malgré tout suivre ce qui s’y passe de manière générale et ce qui s’y dit sur votre marque ou vos produits plus particulièrement.
Chez les Anglais, le son de cloche est un peu différent et un peu plus affirmé. Par exemple, Robin Goad nous explique, d’après une étude Hitwise, que Twitter est une source de trafic à ne pas négliger en UK, notamment pour ce qui concerne les sites d’ « entertainement », où l’outil de micro-blogging dépasse de loin Facebook, Google et Hotmail. Son post a par ailleurs inspiré Robin Grant, le DG de We Are Social, qui pense qu’à l’avenir les individus pourraient être davantage enclins à tweeter qu’à bloguer car le blog nécessite un investissement personnel plus important. Il soutient également que Twitter permet de s’engager auprès de communautés, d’être conversationnel.
Je pense que les Anglais sont un peu plus affirmés sur leurs positions, sans doute parce que de ce coté de la Manche, Twitter a atteint une masse critique et que la communauté d’utilisateurs londoniens se rassemble régulièrement depuis plus d’un an. Le Royaume-Uni est en effet le deuxième pays le plus important en nombre d’utilisateurs avec près de 8% de l’effectif mondial, alors que la France est classée huitième et représente moins de 1% de la communauté. Mais les choses sont peut-être déjà en train de changer puisque Paris Twitte-t-il qui aura lieu demain soir compte déjà plus de 380 inscrits, dont Sandrine alors n’hésitez pas à lui poser des questions sur l’utilisation de Twitter par les Britanniques.
Au sein de l’agence, nous adhérons à 100% avec Frédéric Cavazza lorsqu’il conseille aux annonceurs de suivre ce qui se passe sur Twitter. Au-delà de la fonctionnalité « update », il s’agit d’un outil de veille incroyable qui permet de recueillir en temps réel des impressions spontanées (et non pas dénaturés par le contexte d’une étude marketing) sur une marque. Par ailleurs, se familiariser avec ce qui s’y passe, la façon dont les utilisateurs se comportent et agissent, c’est apprendre à maîtriser ce réseau, atout qui peut s’avérer particulièrement appréciable si la communauté continue de croître de cette manière. Dans un même temps, je partage le point de vue de Robin Grant car je pense qu’effectivement Twitter permet de créer des liens étroits avec les communautés en ligne. Quant au fait que Twitter pourrait remplacer les blogs, peut-être suis-je un contre-exemple mais pour ma part, je tweete assidument et n’ai pas de blog personnel pour autant.
Quel que soit le point de vue, gardons à l’esprit que Twitter est un moyen mais non une fin, c’est un outil qui prend sens dans le cadre d’une stratégie plus globale. Si l’on a conscience de cela, il est possible de mettre en place de très belles campagnes comme nous l’explique Cédric Giorgi qui s’est lui aussi inspiré de l’étude Sysomos pour nous proposer une présentation particulièrement didactique sur les usages que l’on peut faire de Twitter.
Si ce post vous a intéressé et que vous voulez en savoir davantage sur la façon dont nous intégrons Twitter dans nos stratégies, n’hésitez pas à en parler demain soir avec Sandrine à Paris Twitte-t-il.