Le mobile, avenir des réseaux sociaux ?

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aurelien.fonteneau

Alors que l’édition 2010 du Mobile World Congress s’est achevée il y a tout juste une semaine, j’en profite pour vous faire part de mes impressions.

Si cette année le salon a été celui de l’intensification de la bataille des Operating Systems (pas moins de cinq annonces: Meamo, Bada, Window 7 Mobile, Wholesale Applications Community…), j’y ai également vu de nombreuses innovations en termes de social media sur mobile.

Géolocalisation et l’instantanéité, attributs du mobile social media

Avec la démocratisation des forfaits data, les services traditionnels de chat par SMS ont été remplacés par des services sociaux plus interactifs, permettant le partage et échange d’information en temps réel avec ses communautés. Que ce soit sur les déclinaisons mobiles de Twitter ou de Facebook (qui a profité du MWC pour annoncer Facebook Zero) ou sur des réseaux sociaux totalement mobiles comme Foursquare.

Au delà du service de partage de localisation en temps réel, Foursquare permet à ses utilisateurs de recommander/déconseiller un lieu à leurs amis via les « tips », commentaires qu’ils peuvent ajouter à chaque géolocalisation (ou « check-in »). Ainsi, l’opportunité pour les marques de devenir proactives en se géolocalisant elles-mêmes (restaurant, magasin, siège social) et en impliquant leurs parties prenantes comme l’a fait le NY Time pour les JO de Vancouver est forte. Idéal pour améliorer la visibilité de la marque et attirer de nouveaux consommateurs.

Autre exemple en Afrique du Sud, où 29% de la population utilise les réseaux sociaux mobiles quotidiennement, avec le réseau social The Grid dont le concept repose sur la géolocalisation « sociale » puisque le contenu produit par les amis de l’utilisateur s’affichent sur une carte GPS.

Les réseaux sociaux sur le web permettaient de partager et d’interagir avec sa communauté, et le mobile apporte l’instantanéité et la géolocalisation. Cela fait sens quand on sait que le mobile est le premier média de masse totalement personnel et toujours à portée de main (deux des huit attributs du média mobile dictés par le théoricien Tomi Ahonen).

Le mobile, acteur du changement social

De tous les services mobiles présentés et annoncés lors du Mobile World Congress ceux qui ont retenu le plus mon attention sont ceux qui favorisent le changement social et qui ont un impact sur l’écosystème social dans lequel ils évoluent.

Dans les pays émergents où l’Internet mobile est plus accessible que le web (400 millions d’abonnés pour le marché Africain fin 2009, soit plus que celui de l’Amérique du Nord), le mobile est un réel améliorateur du quotidien pour les citoyens.

Le projet Nokia Money présenté lundi 15 en partenariat avec Obopay, favorise les transactions entre humains. Le pilote a été lancé il y a quelques mois à Pune en Inde et devrait être étendu au reste du pays dans le courant de l’année: c’est un nouveau moyen de sécuriser les transactions et de fournir une alternative dans un pays ou la majorité de la population n’est pas bancarisée.

En Palestine, Souktel aide les jeunes en recherche d’emploi grâce à un service d’envoi de CVs sur SMS, qui permet ainsi d’éviter les déplacements jusqu’aux agences d’emploi dans un pays où les trajets sont difficiles.

Rede Jovem est un service brésilien de cartes GPS contributives qui permet aux habitants des favelas de créer leurs propres cartes et ainsi suppléer aux manques de Google Maps.

Le mobile comme levier de changement social, un constat également confirmé par Cherie Blair qui a présenté à Barcelone son rapport Women and Mobile: A Global Opportunity, qui conclut que les technologies mobiles favorisent l’émancipation des femmes dans les pays émergents, aussi bien financièrement que socialement.