M2C : bilan de la deuxième journée

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camille.jouneaux

L’évolution des médias à l’heure du digital fut largement abordée et débattue au cours de la seconde journée de la Conférence M2C. Pour Joshua Benton, Nieman Journalism Lab, les médias sociaux donnent matière à repenser ce qui se fait actuellement dans le print. Kevin Anderson, The Guardian, évoque également ce point : les médias sociaux ne sont pas une menace pour la presse écrite mais plutôt une opportunité de repenser le métier, de faire de la mise à disposition d’information pertinente un véritable service. Le son de cloche est à peu près le même chez Bruce Rogers, Forbes, qui ajoute que le digital et le print sont deux médias qui se « consomment » de façon différente et que de créer une copie digitale de ce que l’on fait en matière de presse écrite n’est pas la solution. De manière tout à fait anecdotique, c’est ce moment qu’a choisi Twitter pour soumettre à mes yeux des informations contraires à cette vision.

En télévision, l’idée semble être à peu près la même, à l’instar de ce que nous avait déjà dit Violette sur la question dans son billet « Internet, sauveur du petit écran ». Selon Karin Timpone, ABC/Disney, le média cathodique doit fonctionner avec et non pas contre Internet, en créant des contenus télévisuels qui soient adaptables aux médias sociaux.

Oke Müller, Planneur stratégique chez TBWA, affirme quant à lui que la télévision favorise l’engagement sur les médias sociaux. En effet, la télévision permet de construire une histoire, de la crédibiliser auprès du public qui peut ensuite la raconter sur les médias sociaux. L’agence a d’ailleurs appliqué ce processus à une campagne lancée pour Pedigree Pal en communiquant tout d’abord sur le média traditionnel autour de sa fondation à but non lucratif pour l’adoption d’animaux de compagnie afin de se donner une vision, une crédibilité et une profondeur. Puis la campagne s’est transformée en actions concrètes sur les médias sociaux. Par exemple, pour chaque nouveau fan ajouté sur la page Facebook dediée, Pedigree Pal reverse l’équivalent d’une gamelle de nourriture pour nourrir les animaux en attente d’adoption. Et selon le publicitaire, c’est l’assise de cette histoire à la télévision qui a permis son développement en matière digitale.

Outre la thématique des médias à l’ère digitale, beaucoup d’autres choses que je n’aurai pas le loisir de développer ici se sont passées et se sont dites lors de cette seconde journée, je pense notamment à la présentation de Marc Davis sur la notion du Web4.

Mais aussi à l’intervention d’Aarti Gurnani, Cisco, selon qui les médias sociaux doivent faire partie intégrante de la culture d’entreprise : une communication B to B sur les médias sociaux n’est pas l’affaire d’un seul homme, mais de chaque salarié. Ainsi, voilà plusieurs année que Cisco s’est doté en interne de l’équivalent d’un Facebook d’entreprise où chaque employé a un profil personnel et peut échanger au sein d’une plateforme de discussion qui compte près de 80 000 messages postés. A ce jour Cisco dénombre pas moins de 12 000 blogueurs parmi les salariés de l’entreprise.