Résultats Facebook Q1 2014. Que retenir ?
Facebook présentait hier ses résultats financiers du 1er trimestre 2014 lors d’une conference call retransmise en webcast.
Les résultats furent commentés par Mark Zuckerberg lui-même, accompagné de Deborah Crawford (Responsable des relations investisseurs), Sheryl Sandberg (COO) et David Ebersman (CFO).
Ce que nous avons retenu :
1. Une plateforme dont la croissance ne se dément pas
Définitivement, les esprits chagrins ont beau annoncer le déclin du plus célèbre des réseaux, celui-ci ne cesse d’engranger de nouveaux records :
- La plateforme compte à la fin du 1er trimestre 2014, 1,28 milliards d’utilisateurs mensuels, parmi lesquels 63 % la visitent quotidiennement, soit 802 millions de visiteurs/jour (+ 137 millions par rapport au 1er trimestre 2013). Et pour la première fois, plus de 50% d’entre eux ont visité la plateforme 6 jours de suite, illustrant ainsi une consommation fortement engagée.
- Les revenus sont également en croissance par rapport au 1er trimestre 2013 avec + 72 %, passant de 2.27 milliards au 1er trimestre 2013 à 2.50 milliards de dollars en 2014. Cette croissance serait portée par les revenus publicitaires issus des formats Newsfeed et Mobile.
- Le revenu publicitaire connait plus largement une augmentation de 82%, passant de 1.3 milliards de dollars à 377 millions un an auparavant.
2. Un tournant mobile revendiqué et qui génère de vrais résultats
Au cours de sa prise de parole, Mark Zuckerberg décrit Facebook comme une « Mobile Company ».
- La plateforme compte à la fin de ce 1er trimestre plus d’1 milliard d’utilisateurs mobiles actifs. Ces utilisateurs mobiles représentent 55 % des utilisateurs quotidiens.
- Le mobile représente 59 % du revenu publicitaire soit + 6% par rapport à Q4 2013.
3. L’expérience utilisateur avant toute stratégie de monétisation
Facebook semble avoir retenu les leçons de ses précédents lancements de produits publicitaires qui ont généré de véritables levées de bouclier.
Ainsi pour Instagram, Messenger ou encore WhatsApp, Facebook annonce n’avoir à court terme aucun souci de rentabilité ou de stratégie de monétisation. Mark Zuckerberg les décrit comme des plateformes n’ayant pas encore atteint leur maturité.
Le souci est d’abord de faire croître leurs bases utilisateurs (Instagram et Messenger compteraient à date respectivement 200 millions d’utilisateurs et presque 500 millions pour WhatsApp).
Idem pour les apps développées au sein des Creative Labs, comme Paper, aucun revenu n’en est escompté non plus cette année : la base d’utilisateurs doit d’abord croître avant d’intégrer une stratégie de monétisation.
Répondant à un journaliste, le CFO de Facebook, David Ebersman fixe l’arrivée de la monétisation au seuil de 1 million de membres.
Dans la stratégie globale de Facebook ces plateformes permettent aujourd’hui d’accompagner le tournant mobile du réseau social et surtout les nouveaux usages sociaux : partage de format image/video, one to one et groupes plus restreints. Et pour Mark Zuckerberg, ces plateformes servent à nourrir l’une des missions pilier de Facebook : permettre à tous de se connecter. Ainsi un WhatsApp va permettre de mieux satisfaire cet objectif en favorisant la connexion des gens sur un mode simple de messagerie instantanée.
Mais nous n’en saurons pas plus sur WhatsApp au cours de cette conférence : toutes les annonces sont suspendues jusqu’à la conclusion finale du Deal, qui n’est pas encore intervenue…
4. Une approche publicitaire de plus en plus native et affinitaire
Facebook réitère son engagement auprès de ses partenaires business, PME, acteurs du e-commerce, marques pour les aider à bien atteindre leur objectif, mais insiste également sur l’importance de maintenir la qualité et la pertinence de ses publicités.
Leur orientation sur l’offre publicitaire sera moins de développer de nouveaux produits que d’améliorer les existants et d’aider les professionnels à en faire un meilleur usage. L’ambition est de favoriser chez les annonceurs la production d’un contenu publicitaire aussi intéressant que le contenu organique généré au sein de la plateforme, qui leur permettra de réellement engager l’audience Facebook.
Au service de l’affinitaire toujours, la nouvelle fonctionnalité de géolocalisation, Nearby Friends, actuellement optionnelle, sera bientôt accessible comme critère d’affichage au sein de la plateforme ADS pour tous les produits publicitaires actuels.
Les outils jusqu’alors réservés aux gros annonceurs, comme le « custom audiences » ou les « partners categories » seront accessibles à tous en self-service. Un mouvement qui va permettre de renforcer le targeting, mais aussi de faire croître la base des annonceurs.
En conclusion
Ce que nous percevons, et qui peut être salué, c’est la capacité d’un Facebook à anticiper les usages : un tournant mobile réussi, des réponses aux aspirations à des échanges plus restreints ou multimédias… Cette agilité permet d’écarter les inquiétudes à moyen terme sur l’avenir de la plateforme. Favoriser la connexion de tous est une mission suffisamment large et extensible pour permettre à la marque de rester pertinente et utile encore longtemps.
Le rapport intégral est disponible sous ce lien.