Laval Virtual : nouveau berceau high-tech
Laval. Ville de 68 000 habitants. Pour ceux qui étaient au fond de la classe pendant les cours de géographie, Laval se situe dans le département de la Mayenne entre Rennes et le Mans et est principalement connue pour ses deux châteaux, l’un médiéval et l’autre datant de la Renaissance. C’est aussi la ville de naissance d’Alfred Jarry, créateur du Père Ubu.
Mais je m’égare puisqu’aujourd’hui ce qui nous importe, c’est Laval Virtual, le salon international des technologies et des usages du virtuel. Un peu le SXSW à la française.
Le salon regroupe plus d’une centaine de professionnels de la réalité virtuelle. On y retrouve des poids lourds de l’industrie tels que Dassault Systèmes ou Immersion mais aussi des startups et des écoles d’ingénieurs. Un melting pot détonnant qui expose au grand jour le meilleur des technologies émergentes. Retour sur une journée sur le salon en compagnie de Stéphane, Senior Creative Technologist chez We Are Social Paris.
Premier constat quelques mètres après être entré sur le salon (et pas des moindres) : des Oculus Rift, des Oculus Rift partout !
Il est clair que les casques de réalité virtuelle ont le vent en poupe, et pas seulement depuis que Facebook a racheté Oculus VR. Nous en avons vu de toutes les tailles, de toute les formes et pour tous les usages : certains sont conçus uniquement pour un usage professionnel (comme ceux de Light & Shadows) et servent à visiter véritablement un cockpit d’avion ou voir des pièces composantes de trains avant leur fabrication.
Les autres se destinent un usage personnel et risquent bien de débarquer plus tôt que prévu dans nos foyers : il suffit d’une structure de casque (pourquoi pas imprimée en 3D comme l’a fait VRelia pour son prototype ?), de lentilles pour protéger les yeux et adapter la vision de l’utilisateur, et d’un smartphone équipé de l’application adéquate pour être plongé dans le monde de la réalité virtuelle tout en restant chez soi. On imagine clairement des expériences sociales participatives diffusées à grande échelle par ce biais. L’avenir de ces appareils s’annonce très excitant !
L’autre appareil que nous avons eu l’occasion de croiser à maintes reprises dans les allées du salon : la Kinect. Pour rappel, il s’agit de la caméra vendue en tant qu’accessoire de la Xbox, la fameuse console de jeu vidéo. Elle est souvent utilisée dans des dispositifs assez larges : couplée à des projecteurs 4K et des lunettes 3D dites “actives”, elle permet de créer un jeu interactif et non moins immersif. Nous l’avons testé en solo mais une expérience connectée et multi-joueurs est plus que jamais envisageable. À quelques pas de là, Alike, fervents défenseurs de cette technologie, a créé un système changeant l’angle d’une photo affichée sur n’importe quel type d’écran en fonction de la position de la personne qui la regarde.
L’innovation réside dans la nouvelle version de Kinect (pour Xbox One), utilisée en exclusivité par Synergiz pour le compte de RedBull. Le dispositif consiste à se dépenser lors de plusieurs exercices qui s’affichent sur un écran lui-même apposé à un distributeur de boissons qui vous récompense suite à l’effort fourni. Le tracking est plus précis que jamais : en plus des mouvements, il est possible de scanner les expressions du visage et le rythme cardiaque du joueur. Ce ne sont plus les émotions qui découlent des contenus mais les contenus qui s’adaptent aux émotions.
Pour nous, une des grandes surprises du salon reste la découverte du robot Beam créé par Awabot. Un robot contrôlable à distance via une simple interface web. Il est équipé d’un écran et de plusieurs caméras qui rendent la navigation aisée. Plusieurs de ces robots se déplaçaient à Laval Virtual, contrôlés par des utilisateurs du monde entier. Si cette innovation nous a particulièrement plu, c’est parce qu’elle est sociale par essence : une participation à un événement ne se limite plus au fait d’être physiquement présent. Ainsi, utiliser un robot comme celui-ci facilite les rencontres « In Real Life » même si des milliers de kilomètres vous séparent d’une autre personne.
En vrac, nous avons également vu : un tapis roulant 360° qui, couplé avec l’Oculus Rift, retranscrit fidèlement les déplacements dans un espace virtuel, une démonstration d’Augment, une application made in France de réalité augmentée, des scanners 3D pour « virtualiser » tout ce qui vous passe par la tête, un lévitateur magnétique qui fait flotter de petits objets dans les airs, des lunettes concurrentes des Google Glass et un capteur de mouvements ayant pour rôle de rééduquer de façon ludique des patients opérés des hanches. Bien sûr, il y avait aussi quelques imprimantes 3D au salon. À ce sujet, nous vous conseillons nos articles sur le 3D Print Show.
Dans le domaine de la réalité virtuelle, c’est l’industrie qui pose les codes de ce que seront les usages du grand public. Toutes les technologies émergentes présentées ici, dont nous rêvions il y a quelques années et qui sont aujourd’hui bien réelles, mettent en éveille notre créativité. Nous nous imaginons déjà les exploiter à fond et intelligemment, les mixer entre elles ou encore les détourner de leur utilisation initiale afin de renforcer le lien social entre les marques et leurs fans.